Macareux moine – Fratercula arctica
Classe : Aves
Ordre : Charadriiformes
Famille : Alcidae
Longueur : 26 - 36 cm / Envergure : 47 - 63 cm
Poids : 460 g - 500g
Longévité : entre 13 et 25 ans (record de 36 ans pour un macareux écossais)
Nom scientifique : Fratercula arctica (petit frère de l'Arctique)
Le genre Fractercula regroupe 4 espèces d'oiseaux de mer connus sous le nom de macareux.
- Fratercula arctica - Macareux moine (Atlantique nord)
- Fratercula corniculata - Macareux cornu (Pacifique nord)
Identification : ornements oculaires très marqués, bec très fort, rouge à l'extrémité puis jaune, avec une trace noire en « V » sur l'œil. Longueur : de 36 à 41 cm.
- Fractercula cirrhata - Macareux huppé (Pacifique nord)
Identification : entièrement noir avec masque blanc. En plumage nuptial, une huppe jaune paille tombe sur la nuque. Gros bec vermillon à base gris-vert. Pattes orange. Longueur : de 36 à 41 cm ; envergure : de 56 à 58 cm. (de la mer du Japon à la Californie)
- Fratercula dowi - Macareux de Dow (Pacifique nord)
Disparu de la famille des Alcidés mais décrit en 2000 à partir de restes de fossiles retrouvés dans les ile anglo-normandes de Californie.
De corpulence relativement petit, il est l'intermédiaire entre le genre Fractercula et Cerorhinca monocerata (macareux rhinocéros) en ce qui concerne l'extension dorso-ventrale du rostre et de la mandibule.
Il porte son nom en hommage à Ronald J. Dow.
Les espèces du genre Fratercula sont désignées, en anglais, par le terme de «puffin », qui ne correspond pas au sens du mot français (le puffin n'est pas un macareux), ce qui peut engendrer une certaine confusion.
Il existe une autre espèce de macareux genre Cerorhinca.
- Cerorhinca monocerata - Macareux rhinocéros (pacifique nord)
Identification : gris écailleux, foncé, sans dessin caractéristique sur la tête, sourcils et moustache blancs, bec orange surmonté d'un appendice corné, pâle. Longueur : de 35 à 38 cm. Chine, Japon et jusqu'en Californie.
Le terme de macareux est ambigu car il désigne en français plusieurs oiseaux marins classés dans deux genres différents de la famille des alcidés : Fratercula et Cerorhinca. Ils ont tous un plumage noir et blanc et le bec coloré. Ils vivent en colonies dans les régions tempérées fraîches de l'Atlantique et du Pacifique nord.
Sous-espèces
Le macareux moine est polytypique et 3 sous espèces ont été déterminées. Bien qu'elles ne concernent que la taille, les différences sont parfois importantes.
- Fratercula arctica arctica vit en Islande, dans le centre et le nord de la Norvège, le sud de la Nouvelle-Zemble, le sud-ouest du Groenland et l'est de l'Amérique du Nord.
- Fratercula arctica grabae est plus petite ; la longueur de l'aile pliée varie de 15,7 à 16,8 cm. Elle se rencontre dans les îles Britanniques, en France et dans le sud de la Norvège.
- Fratercula arctica naumanni est la plus grande ; l'aile pliée atteint 18,3 cm en moyenne. Elle vit à l'est et au nord-ouest du Groenland, au Spitzberg et au nord de la Nouvelle-Zemble.
Synonymes : Clown des mers ou Perroquet des mers
Ang : Atlantic Puffin
All : Papageitaucher
Esp : Frailecillo Atlántico
Ital : Pulcinella di mare
Nd : Papegaaiduiker
Russe : Тупик
Suédois : Lunnefågel
Islande :Lundi
Danois : Lunde
Bretagne : Calculot
Breton : Boc'han, Boc'hanig, Bohanig, Poganig, Boullig (petite boule), Malaouig ou Peroked Mor
Japonnais : ニシツノメドリ
[b[Numéro de bague d’élevage : Caractères distinctifs : Son petit corps rond, campé sur de courtes pattes, sa tête assez grosse, prolongée par le bec fort et bigarré, donnent à cet oiseau marin une silhouette originale et sa notoriété d'où les appellations familières de Perroquet de mer à cause de son bec ou de clown de mer à cause de ses yeux.
Proche parent des pingouins, il en a la solennelle livrée noir et blanc et vit au sein de colonies prospères dans l'Atlantique nord.
En période nuptiale
- Le bec remarquable est volumineux et triangulaire, comme compressé latéralement.
Sur la mandibule supérieure, des couches successives cornées aux couleurs alternées rouge orangé, bleu-gris et jaune se sont formées.
Cette mandibule est légèrement incurvée vers le bas.
Les stries orangées du bec permettent de déterminer l'âge de l'oiseau : 1strie = 2 ans.
2 stries (1 profonde et 1 moins marquée) = 3 ans
2 stries profondes = 4 ans.
Ensuite une 3è strie, qu'il ait 5 ou 25 ans.
A la commissure du bec, un renflement charnu orange vif qui rappelle un gros œillet.
La coloration du bec joue un rôle social important, elle indique aux autres macareux la maturité sexuelle de l'oiseau.
- Sur sa tête assez grosse, le front, la calotte et la nuque sont noirs. Un collier noir s'étend tout autour du cou jusqu'au dos. Le restant de la face est gris-blanc.
Les yeux sont bruns avec un cercle oculaire rouge.
L'œil est souligné de deux appendices cornés noirs : un trait sourcilier à la base de l'œil qui se prolonge vers l'arrière, l'autre, de forme triangulaire au dessus de l'œil.
L'œil est pourvu d'une 3è paupière transparente, la membrane nictitante, qui s'ouvre et se ferme d'avant en arrière sur un plan horizontal et le protège lors de la plongée.
Sa vue est excellente hors et sous l'eau et il a une très bonne ouïe.
- De la taille d'un pigeon, sa silhouette est arrondie avec une queue et des ailes courtes.
Les parties supérieures du corps sont noires, son abdomen et le bas ventre sont blancs, ce qui le fait ressembler à la robe d'un moine, d'où son nom "macareux moine".
Le dessous des ailes est sombre.
Son plumage dense lui assure une isolation thermique et une imperméabilité parfaites, indispensable à cet oiseau marin qui passe 7 mois par an sur l'eau, à des températures à peine supérieures à 0°.
L'aspect de son plumage varie selon les saisons, à la suite de la mue annuelle.
De par l'insertion de ses pattes relativement courtes, très en arrière du corps, le Macareux moine présente une posture dressée. Sa marche est malhabile, lui donnant un aspect dandinant et déséquilibré au point qu'il peut être projeté au sol par vent fort mais il avance parfaitement au sol par son appui sur les doigts de pied contrairement à la plupart des alcidés qui s'appuient sur les talons.
Ses pattes sont palmées, pourvues de 3 doigts antérieurs réunis d'une palmure et munis de solides griffes noires contrastant avec la couleur rouge orangé vif du pied.
Le pouce est absent.
La griffe interne est repliée lors de la marche, elle sert à creuser les terriers lors de la préparation du nid et lors de combat avec un rival.
Les pattes sont rouges vermillon au printemps en raison de l'augmentation du flux sanguin, elles reprennent la couleur jaune à la fin de la période de reproduction.
Pas de dimorphisme sexuel mais le mâle est légèrement plus grand et son bec un peu plus long.
Ses ailes sont courtes,

16,5 cm lorsqu'elles sont pliées. Elles sont étroites et couvertes de nombreuses plumes courtes, fortement imbriquées les unes dans les autres.
Les rémiges sont rigides et serrées afin de résister à la pression de l'eau car elles sont de véritables rames avec lesquelles le macareux se déplace sous l'eau, ses pattes servant à se diriger.
C'est un excellent nageur et un bon plongeur.
Son vol est bas et puissant, il compense la faible portance de ses ailes par des battements très rapides. Pour freiner, il écarte les pattes et offre à l'air la plus grande surface possible.
Il s'en sert essentiellement pour ses nombreux va et vient au moment de l'accouplement et pour pêcher.
En période inter-nuptiale
2 mues sont observées pour le macareux moine.
La première, entre juillet et septembre.
Le bec perd ses plaques cornées externes et devient donc plus mince et plus petit, de couleur grise et jaunâtre. Mue partielle de la face et du cou, la face devient gris noirâtre avec la partie lorale encore plus sombre.
L’adulte en plumage d’hiver est plus terne. L’abdomen devient grisâtre et le plumage général est teinté de gris sur les parties supérieures noires. Les pattes et les doigts sont plus ternes, devenant jaunâtres.
Le juvénile ressemble aux adultes mais sa taille est plus petite. Son bec est plus terne, plus sombre et plus petit, et porte à peine deux plaques cornées sur la mandibule supérieure, ce qui lui donne une forme pointue et longue. Les pattes sont plus ternes et plutôt rosâtres.
La deuxième entre octobre et avril.
Une autre mue affecte ses rémiges et les rectrices de sa queue et durant quelques semaines, les oiseaux ne peuvent plus voler.
A ce moment là, tout comme les juvéniles, il peut être confondu avec le Mergule nain.
Le plumage du reste du corps est le même toute l'année.
Le juvénile ressemble aux adultes, mais plus petit de taille avec un bec plus terne, plus sombre et plus petit, ne comportant que 2 plaques cornées sur la mandibule supérieure, qui ce qui donne une forme pointue et longue. Il prend ses couleurs vives à l'âge de 3 ans.
Repartition : La population du macareux moine est estimée à 5,7 - 6 millions d'individus.
Il vit dans l’Atlantique nord et l’Arctique, y compris au Groenland, nord Canada, Golfe du St Laurent, Nouvelle Ecosse, Islande, nord de la Scandinavie, nord de la Russie, Irlande et côtes nord-ouest de la France.
Il ne se reproduit aujourd'hui que localement sur les côtes isolées de l'Europe du nord (Irlande, Ecosses, les Shetland, Scandinavie et la Bretagne (sur l'archipel des Sept-Iles : Rouzic et Malban, les îlots d'Ouessant et en baie de Morlaix) , de l'Islande (où l'on retrouve les plus grandes colonies) de la Norvège et le long de la partie orientale de l'Amérique du nord (Canada et le Maine).
Les 3 autres espèces de Macareux ne vivent que dans le Pacifique.
DESCRIPTION DE L’ESPECE EN MILIEU NATUREL : C'est par petits groupes de 2 ou 3 que les macareux recherchent leur nourriture.
En vol ou posé sur l'eau, il plonge (souvent à plus de 15m de profondeur) et pagaie sous l'eau avec ses ailes, ses pattes ne servant que de gouvernail pour changer de direction.
Bien adapté à la pêche sous-marine et capable de longues apnées, il stocke le produit de sa pêche entre son mandibule supérieur et sa langue spinuleuse afin d'en pêcher encore d'autres.
Son bec peut ainsi contenir entre 10 et 30 petits poissons qu'il ramènera à son poussin en période de reproduction, souvent poursuivis par les goélands et les labbes contre lesquels il doit se défendre et protéger son butin. Quand il peut éviter le combat, il plonge dans la mer pour échapper à son prédateur.
En dehors de cette période, il avale aussitôt sa pêche sous l'eau.
Le macareux moine est une espèce grégaire en période de reproduction.
Il nidifie en colonies denses, relictuelles et importantes, il est monogame.
Il dort en mer, se laissant flotter, le bec caché sous son aile.
Sur la terre ferme, il reste debout, bien droit, dressé sur ses pattes. Il marche et court parfois de façon très acrobatique à cause de sa démarche maladroite.
Entre eux, les macareux sont querelleurs et bagarreurs, parfois jusqu'au sang, pour défendre leur nid.
Sa petite taille le rend très vulnérable à ses principaux prédateurs, les goélands et les labes.
La colonie de Fou de Bassan sur Rouzic ne semble pas le gêner.
D'autres espèces comme le Puffin des anglais et le Fulmar boréal entrent également dans la compétition pour l'occupation des terriers, ou les corniches devant l'entrée de ceux-ci.
C'est un oiseau de nature curieuse et très peu farouche.